Miss Météo

C’était il y a trois semaines…
Un visage pur de madone auréolée de longs cheveux blonds s’encadre subitement dans mon téléviseur que je ne regardais évidemment pas.
Annabelle interrompt sa lecture de « Fragments reproductifs et comminatoires de l’Animal Lecteur Barzoï de la forêt amazonienne septentrionale», un épais machin illisible où je m’endors dès la troisième page.
─ Qu’est-ce que c’est que cette Greluche ? Lance-t-elle avec aplomb.
Surpris, je relève à mon tour le nez de mon livre « Avatars et coquecigrues d’une jeune fille sage du début du siècle», un roman très édifiant que je vous recommande et qui ne m’endort jamais.
─ Ben c’est la Miss Météo classique, juste à l’heure qui convient pour que le français moyen puisse choisir sa tenue du lendemain, que je rétorque avec à propos.
Mais on ne stoppe pas Annabelle si facilement.
─ Comment ! On nous balance à une heure de grande écoute, sur la rubrique la plus regardée de France, la plus discutée aussi, une figure de femme qu’on ne mettrait plus dans les églises les plus moches et que même les grenouilles de bénitier les plus moisies n’oseraient approcher à moins d‘un mètre.
─ Ah ! Que je dis avec moins d’à propos il faut bien l’avouer.
─ Tu connais le patron de cette chaine de nazes je crois, tu y as des participations me semble-t-il. Donne moi son numéro, je vais lui expliquer ma façon de penser et comment il pourra faire évoluer son audimat de façon exponentielle… et nos revenus avec.
─ Ah ! Que je dis derechef avec encore moins d’à propos mais une légère inquiétude.
Je connais Annabelle.
Mais je suis faible, j’ai craqué. Je craque toujours avec Annabelle.
La partie téléphonique a débuté ainsi.
─ Bonjour, c’est Annabelle. Dites-moi, mon cher Edouard, à propos du temps qu’il fait chez vous…
La partie rendez-vous a été bâclée dans la journée.
La Miss Météo Madone a été remplacée la semaine suivante par une Miss Météo Annabelle plus sexy et glamour que jamais, avec toujours la touche vestimentaire adaptée au temps qu’il fera.
L’audimat a explosé.
Normal !
Nos revenus ont progressés. Annabelle n’a jamais eu de problème à discuter un salaire convenablement conséquent.
Du coup, moi qui déteste le petit écran, j’avale mon petit verre cathodique chaque jour. Je sais bien que je vis avec la Miss Météo mais bon, on ne se refait pas et il faut profiter des plaisirs de la vie.
Cependant… une légère inquiétude m’a prise de nouveau.
Infime.
Hier il faisait trente degrés et quelques poussières de sable du désert. Très logiquement, Annabelle a présenté la météo en bikini rouge joliment minimaliste. Toute femme dans la même situation aurait fait la même chose j’en suis persuadé.
J’ai adoré. L’audimat aussi. Depuis il squatte mon canapé.
Mais…
Aujourd’hui on annonce une canicule à plus de quarante degrés.
Et…
Je me demande…

Impromptu

Dessin à l’encre sur papier 300 G
Pièce unique, datée et signée
Format 50 cm par 70 cm

Ce tableau est à vendre.
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Hop !

Allez un p’tit Hop du mardi pour se mettre en train (Ou en voiture, chacun fait ce qu’il veut avec son moyen de transport, ça ne me regarde pas)

Beauté fatale

Admirable et belle, charnelle, elle regardait le paysage.
Une longue vallée de pierre, falaises, rivière lointaine sous des arbres nains.
Appuyé à la voiture sportive sombre et racée, les mains dans les poches de son pantalon très bien coupé, une cigarette entre les lèvres, il la regardait.
Elle portait ce jour là une dentelle noire sur ses longues jambes galbées de gris, de hautes chaussures fines, un manteau court à boutons blancs et ce petit chapeau rond qu’il venait de lui offrir.
Le vent encore froid lui faisait remonter son col, blottir son nez dans le flux de ses cheveux roux.
Superbe.
Une deux-chevaux cacochyme montait en soufflant fort la route en lacets. Elle manqua s’essouffler définitivement dans l’épingle à cheveux, toussa, éructa, repartit difficilement. Ensuite le bitume faisait un faux plat où le véhicule pouvait reprendre un tant soit peu de vitesse. Ils virent passer, l’une puis l’autre, une tête ronde, deux yeux exorbités, bloqués sur la gravure de mode sensuelle.
Un fracas de tôles brisées, une dégringolade cacophonique, puis le silence.
Le virage suivant n’était pas triste.
Il retira sa cigarette, souffla un rond de fumée parfait.
‒ Bon, on y va, tu t’es assez amusée.
‒ Encore deux minutes s’il-te-plait.
Il jeta un œil sur le dévers. Une voiture de gendarmerie montait les lacets à bonne vitesse. Il n’aimait pas le poulet.
‒ D’accord, mais c’est la dernière.
Photographe : Stéphane Perruchon
Modèle : Sandrine Raimbaut

Eva

Dessin à l’encre sur papier 300 g
Format 50 cm par 70 cm
Pièce unique, datée, signée

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Prix de vente : 2000 € plus les frais d’envois.
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Journal Splogofpft mensuel de décembre 2024

Ça y est, le numéro de décembre est paru.
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Couverture de ce mois ci : Nathalie la Pointue.