– Vous êtes Généraliste ? dit-elle
-Non. Oh là non, surtout pas !
– Ouf, j’ai eu peur, j’ai cru que vous étiez médecin.
Et elle s’allongea.
– Bandez-vous les yeux. dit-il
– Vous êtes ophtalmologue ? dit-elle
– Non, non, vraiment pas.
– Tant mieux, j’ai une très bonne vue et je refuse de changer.
– Vous avez bien raison. Pourquoi changer quand tout va bien.
Et elle se banda les yeux.
– Relevez cette robe. dit-il.
– J’espère que vous n’êtes pas Angiologue ? dit-elle
– Je ne sais même pas ce que ce mot veut dire.
– Tant mieux.
Et elle releva sa robe.
Il lui caressa les jambes, s’attarda sur la rondeur de la cuisse, monta plus haut.
Elle frémit.
– Oh non, pas Gynécologue, j’espère ?
– Jamais. Que voudriez-vous que nous fassions d’un gynécologue ?
– C’est vrai. Trop tôt ou trop tard.
Elle sourit.
Il retira doucement la petite pièce de dentelles noires.
– Mais en fait, qui êtes-vous ?
– Eh bien ce sera comme il vous plaira, le mari, l’amant, une passade d’un instant, un amour de jeunesse retrouvé ou, pourquoi pas, un passant croisé par hasard au coin de la rue.
Elle posa un index sur ses lèvres d’une façon ma foi charmante et esthétique.
– Je sais. Et si nous jouions au docteur ?
– Je vous rappelle que je ne suis ni Généraliste, ni Ophtalmologue, ni Angiologue, ni gynécologue.
– Heureusement ! Pour jouer au docteur, il faut surtout n’être rien de tout ça. Juste pervers. Etes-vous pervers ?
– Parfois. Tout dépend du contexte.
– Et le contexte vous semble-t-il favorable ?
– Très.
– Voilà, vous voyez que comme tout est simple. Que voulez-vous de moi docteur ?
– Déshabillez-vous ?
– Bien docteur.
– Mais pas trop vite, pas tout de suite… sachons vous convoiter.
– Et vous, docteur, déshabillez-vous.