Ce matin, en me promenant sous mon pont préféré, j’ai découvert une danseuse qui s’était perdue.
Vous me connaissez, ne jamais laisser une danseuse en détresse.
Je me suis approché, elle avait des yeux noirs, des cheveux noirs, des jambes longues et fines de danseuse et une robe rouge comme l’amour.
J’aurais pu la prendre dans mes bras, la jeter vers le ciel pour qu’elle s’envole dans l’azur et retrouve ses congénères partant vers le sud.
Mais non, j’ai préféré demander.
– Bonjour, jolie danseuse, vous voilà bien en détresse. Suivez-moi, je vous emporte. Je connais un café chic et calme où nous pourrons discuter, un restaurant charmant où nous pourrons dialoguer et mon appartement confortable où nous pourrons nous reposer.
J’avais à peine fini ma phrase que la jolie femme s’est écrié.
– Putain ! On ne peut pas attendre deux minutes un ami sans se faire emmerder par un connard libidineux. Casse-toi crétin ou je t’éclate la tête.
Et elle a sorti de sous sa jolie robe rouge si délicate une batte de base-ball pas du tout délicate.
Je suis reparti bien vite, le rouge au front, les mains moites, avaler, triste et solitaire, un verre de quelque chose de fort dans ce café chic et calme.
Décidément, les danseuses ne sont plus ce qu’elles étaient.